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« Avec le temps va, tout s’en va » … même la nostalgie de Ferré !
Je vous propose quelques variations temporelles sur le sujet.
Tu as demandé du temps ? En voici tout autant :
Près d’un étang, sous le vent d’autan On a trouvé des taons Des mutants, des battants, des militants Et tant et tant tentants. Un tantinet plus loin, en Tanzanie On a rencontré tante Annie Plongée dans les tentra. Assise sur le culte elle tentera Tantôt sous la tente Tantôt dans l’attente D’éviter tentations De léviter sans tension. Sa première tentative tangible À Tanger est possible ; Mais elle cède au supplice de Tantale Tant et si bien qu’elle s’étale : Devant le beau Tancrède Tentée, elle tombe raide. Enlacée dans ses tendres tentacules, Tanguant jusqu’aux bouts des mules Latente d’amour détente De postures éreintantes Tant pis pour le Karma Elle attente à Bouddha. Finies les tentaculaires attentes De béatitudes méritantes ! Le Nirvana en poste restante ! Dehors les prétentions pas partantes ! Tante Annie a découvert à temps Qu’au présent se prend le temps. |
(Amusette pour Maela – in Chambres de bonnes 17/12/2006)
Le texte suivant a vingt ans. Bel âge, ma fois ! Il m’a servi de texte de vœu pour la nouvelle année mais aussi pour le nouveau siècle … et le nouveau millénaire. Collector.
Pour celui qui connait mon écriture, c’est aussi un clin d’œil au roman alors en début d’écriture.
Un
Ainsi il fallait le commencer. C’est toujours plus facile de commencer que de continuer.
Commencer un nouvel ouvrage ; commencer un nouveau siècle voire un millénaire. C’est trop vite oublier que le siècle précédent lui est fini et bien fini ; on n’a plus à y revenir. Tandis qu’une vie n’est pas terminée, ni un jour. On voudrait bien qu’il fût. Mais rien n’y fait : il nous colle à la peau et on n’y peut rien. Ou on n’y veut rien. Quoique. Le jour qui finit est une sorte de suicide. C’est pas facile d’être suicidaire. Du suicide on n’a que l’air mais on s’y accroche à cette vie qui n’en finit pas.
Tandis que le temps chronométré, personne ne s’y accroche, on le laisse filer, on fête même sa disparition. Le vingtième siècle, oui je l’ai bien connu, mais tout ça c’est du passé, pourquoi en parler…
C’est trop facile : assassiner le temps passé alors qu’on n’est même pas capable de porter notre vie, si petite, si humble, si désespérante, si simple. On se débarrasse à bon compte de ce qui nous encombre. Tiens cette veste est trop étroite, il faudra en acheter une autre. Mais la vie, ce n’est pas cela. Elle y tient à son temps, elle ne veut pas s’en débarrasser.
Un jour, il faudra supprimer les calendriers et regarder le temps passer ou au moins le voir passer. D’aval en amont puis vers la mer, vers l’homogénéité des origines et vers les abysses qu’on ne peut qu’imaginer. Mon millénaire à moi, il est ainsi, le temps d’une vie.
(in Chambres de bonnes– 8 janvier 2001)
Presque 20 ans après, un autre vœu, un autre style. Le texte illustrait une photographie prise lors de la visite de l’exposition 2019 du FHEL, à Landerneau, pour une part consacrée à la collection de sabliers de Jacques Attali.
Le temps
le temps passe, repasse et ressasse sans cesse sans que rien ne s'efface il s’étire, se cire, se mire se tire sans finir s’enlace sans laisse (in Chambres de bonnes - vœu 2020)
Finissons cette rubrique par un raccourci très définitif, au style plutôt tranchant !
Oublie la vie
Tic Tic-tac Petit Tic-tac C’est fini Tac Clic Le temps raccourcit Clic-clac La tête est partie Clac
(in Chambres de bonnes – 6 mars 2009)
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